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Anecdotes concernant le passé à HEUQUEVILLE -ABBE REVER archéologue-Vierge du moulin - Croix hosannière -

Souhaitant garder le contact durant l'été, si tant est qu'il y en ait un, je vais essayer de vous conter quelques anecdotes sur ce petit village que j'habite aujourd'hui, HEUQUEVILLE. Comme tous les villages il a son passé, pas forcément une histoire avec un grand H, mais des petits faits qui ont émaillé la vie de ce village.

En voici une:  Une rue du village s'appelle rue  de la Vierge du Moulin, pourquoi??

Elle aurait pu s'appeler rue du moulin tout court, puisqu'il reste des vestiges de ce moulin banal qui était déjà là au XV éme siècle.

En  1791 le meunier s'appelait Mr Digard. Mais revenons à la Vierge du moulin, qu'elle en est la raison??

Pendant la guerre de 1914/1918, Madame Davilier, née de NOUE, famille importante du village  habitant le joli château , a fait le voeu suivant: si la guerre n'atteignait pas HEUQUEVILLE, elle ferait ériger une vierge sur les vestiges du moulin. Bien que veuve dès décembre 1914, cette Dame a tenue sa promesse, et le 18 septembre 1921 la Vierge fût bénie, et aujourd'hui encore on peut voir notre Dame de la Croix porter tendrement son enfant dans ses bras. 

Hélas les vestiges de ce moulin continuent à se dégrader doucement mais surement, qu'en sera t'il de cette Vierge et ce qu'elle représente dans l'avenir? Qui vivra verra.Mais quoiqu'il en soit l'idée était belle et généreuse........

Je suis persuadée que beaucoup de gens  à Heuqueville connaissaient cette anecdote, mais peut être pas les nouveaux arrivants......

 

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Voilà la Vierge au moulin, entourée d'un beau champ de blé, blé, moulin, je ne sais pas pour vous,  mais moi j'y vois un symbole de continuité.

 

Puisque je vous parle de la famille DE NOUE, une évocation d'un fait, qui en son temps, a du avoir beaucoup d'allure, le voici:  

Lors du mariage de Mademoiselle de NOUE , début du siècle dernier,  parmi les manifestations qui devaient marquer ce  jour,  un fait mérite d'être souligné, le voici:  parmi les manifestations prévues pour ce jour là, et  pour donner plus de solennité et d'élégance à ce jour si important pour Mademoiselle de NOUE et les siens,  un tapis rouge fût déroulé du château à l'église,  oui vraiment, j'insiste,  cela devait avoir beaucoup d'allure, et si je puis dire " on savait vivre en ce temps là..."

J'ajouterai au fil du temps des petites choses comme cela afin  de mieux vous faire connaitre votre village.

 

Ce jour 14 Aout je reprends le file de mes petites anecdotes, à savoir: Une Charité à HEUQUEVILLE????

Durant le mois de juillet, dans le cadre de visites organisées pour découvrir les églises du Vexin Normand, Heuqueville figurait dans le programme. jolie église de l'extérieur , plan classique, origine très ancienne (1035) mais à l'intérieur, une restauration du 19éme lui a enlevé une certaine authenticité, peu de choses à voir , bien sur de très beaux vitraux de l'atelier Duhamel-Marette, une belle statue du saint patron  Saint Germain, malheureusement peinte et de surcroît mal placée, un très beau Christ du XIV éme, des bancs anciens à "tirette" , de beaux modillons romans de l'ancienne construction, et aussi une épitaphe émouvante d'un mari regrettant son épouse (17éme)....( Anne Leblanc morte le 4 février 1624)

La visite de cette église, peu connue de moi, m'a réservée une surprise; en effet dans un placard ouvert avec l'aimable autorisation de Monsieur le Maire, outre des vêtements  sacerdotaux, normal dans cet endroit, se trouvaient des accessoires utilisés par les charitons, chaperons, drap mortuaire, etc, et cerise sur le gâteau en très bon état malgré leur âge respectable, 2éme moitié du 19éme siécle pour certains.

Mais me voilà arrivée à l'objet de ce billet que je continuerai un peu plus tard...

Je reprends, au 19éme siécle beaucoup de villages avaient encore une Charité en activité, le département de l'Eure en comptait 550 vers 1850, Heuqueville était de celles là. Actuellement ce chiffre, pour ce département est tombé à environ 120..

L'origine des Charités remonte loin, probablement au XIéme ou XIIéme siècle. L'époque florissante des charités se situe entre le XIV et le XVII Siècle, période  durant laquelle la peste, de sinistre mémoire, sévissait et où les hommes devaient être particulièrement héroïques ou tout simplement charitables pour inhumer les morts, à cause bien évidement de la contagion; conscients de ce danger les Charitons prévenaient du passage du, ou des morts, en agitant des "Tintenelles", petites cloches espacées d'un ton, dont le tintement signifiait: fuyez, nous portons en terre un pestiféré.

Alors ma question me direz vous?  La voici:

-  Si d'aventure vous lisez ce billet et que vous avez connaissance de faits sur cette Charité d'Heuqueville, soit par des documents, soit par des récits de vos Anciens, soyez assez aimables pour me le faire savoir, ce serait intéressant de compléter le plaisir que nous avons eu en sortant de leur oubli ces témoignages d'une époque où charité voulait encore dire quelque chose. Aujourd'hui des hommes perpétuent encore cette tradition, soutien aux familles lors d'un décès, participation active à la liturgie  des funérailles, et présence à l'inhumation elle même, tout cela dans le bénévolat le plus sincère.

J'essaierai de trouver plus  tard d'autres renseignements sur cette Charité avec l'aide de personnes qui comme moi aime à faire partager le passé d'un village...

Peut être aussi vous parlerai-je de cet Abbé archéologue qui a ,lors de ses recherches, levé un peu le voile du passé Gallo Romain d'Heuqueville.

Aprés ce bel été, car il le fût,  qui m'a tenue loin de mon ordinateur, me voilà revenue avec mes petites histoires.  

François Rever, un archéologue à Heuqueville.

 

Je vous avais laissés sur une interrogation,en effet que vient faire cet Abbé, originaire de Dol de Bretagne à Heuqueville, petit village bien anonyme en 1810?..... et bien la suite vous le dira, mais auparavant je vais vous présenter le personnage, car  c'en est un, et pas des moindres, en cette période incertaine post révolutionnaire; il est né en 1753 à Dol de Bretagne donc, et mourût presque en odeur de sainteté à Conteville, petite bourgade de l'Eure.

Voici un résumé de sa vie, et la raison qui le mena à Heuqueville:

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François Rever dont vous allez découvrir tout le savoir et l' humanité ne recherchera jamais les honneurs, il n'est d'ailleurs que très peu connu. Il avait un esprit libre, était d'un naturel généreux et chercha à continuer de répandre l'idéal des philosophes après la révolution.

Son portrait à grands traits:

Né  à Dol de Bretagne en 1753, il mourût  en 1828 à Conteville dans l'Eure.

--Fils d'un avocat au Parlement de Bretagne , Historien, archéologue, éducateur, administrateur, écrivain (une pièce de théâtre), grand séminaire de St Sulpice à Paris, diacre en 1776, prêtre en 1778, Professeur de Math, de philosophie à Dol entre autre, où il créera  un cabinet de physique, l'un des mieux montés de la province ( il avait 23 ans....)

En 1783 François Rever intégra St  Samson sur Risle, aujourd'hui St Samson la Roque, loin de son évêché breton, mais à cette époque la commune de St Samson était une "exemption", c'est à dire une enclave en Normandie de l'évêché de Dol. La petite histoire dit que très souvent étaient nommés dans ces exemptions les prêtres un peu "turbulents"..  En 1784 il devint le curé de Conteville, une commune voisine, et à la révolution il était encore en place, pour le bien être des paroissiens. En 1790 on le voit maire de cette commune.

1791, député à l'Assemblée provinciale, puis a l'Assemblée législative,(il prêtera  le  serment ("Vivre libre ou mourir")  il aurait pu continuer ainsi  une ascension politique qui s'annonçait brillante, mais trés vite il se sentit plus en accord  avec les contacts  qu'il avait avec les Sociètes Savantes (Rouen - Caen-Nantes) dont il était membre.

Déprêtrisé en 1794 il refusa en 1801 de se réconcilier avec une église qu'il ne comprenait plus.(en 1802  après la réorganisation de l'église en France il ne se rétractera pas, et pour cela fût excommunié)

 

En 1795, le 7 Ventôse de l'an III ( le 25/2) la convention décide de créer les écoles centrales, ce fût un tournant dans la vie de François Rever; dans ce département qu'il avait adopté il fonda et dirigea l'Ecole Centrale d'Evreux, il en fût non seulement un très bon administrateur, mais aussi un pédagogue extraordinaire, vous le comprendrez en suivant le lien, et si vous aimez la Normandie vous  vous régalerez en lisant le voyage de ces adolescents à pied, d'Evreux à l'embouchure de la Seine, dormant dehors, mangeant ce qu'ils trouvaient, et surtout découvrant une Normandie vivante et authentique.Vous apprendrez durant cette lecture le nom de plantes, et de fleurs,  peu connues voire oubliées de nos jours, vous vous promènerez aussi de châteaux forts, tremblants encore sous les coups des Normands en abbayes plus où moins silencieuses aujourd'hui. Mais peut être aussi  méditerez vous sur le paragraphe p.17, malheureusement encore si actuel, bref  vous partagerez le voyage de ces adolescents, dont les remerciements  en début de texte, à leurs parents sont si touchants. (remarquez  aussi  au passage l'orthographe de l'époque....)

  Après la fermeture des écoles centrales,  il aurait pu intégrer l'Université Impériale , mais il préféra  retrouver une liberté d'action ,et  ainsi se consacrer aux recherches archéologiques, sa notoriété en la matière était reconnue, il participa à la création de la Société des Antiquaires de Normandie, et fût membre correspondant de l'Institut.

Enfin, pour vous, j'arrive à l'objet de mon billet....  Dans les 1001 facettes de ce Monsieur il y avait donc l'archéologie, et il se déplaçait partout où sa présence pouvait être utile, il en fût ainsi pour Heuqueville, pas dans le coeur du village actuel, mais au Londe,  probablement là où une villa gallo romaine a laissé des traces,  là où peut être la vie de ce village a commencé... Au fait londe, dans le vieux langage normand signifie bois, aussi l'appellation" bois du londe "est un pléonasme...

L'histoire commence en février 1810, dans la proprétée d'un Monsieur Denesle,  au Londe,fouilleur probablement occasionnel et qui découvrit des objets pour le moins étonnants dans cet endroit. Plutôt que de vous lister ce qui a été trouvé j'ai préféré scanner un document qui m'a été donné par un ami, ce sera plus fiable, ce document fait partie d'un ouvrage   traitant des fouilles, yfigurent également les planches gravées des objets, ce qui est intéressant considérant que presque tout a été détruit.Les bijoux et les objets sont étonnament de facture moderne, on les porterait facilement!

 

                                                                           tresor-rever-1.jpg                    

 

J'aurais pu me dispenser de vous raconter par le menu   la vie de cet archéologue, et me contenter de vous livrer la liste ci dessus, mais j'avais envie de faire renaître un instant la mémoire de ce grand Monsieur, et vous encourager à vous y intéresser, car il y a encore beaucoup à  dire,sur son  humanité, sa générosité envers les plus humbles; il avait été prêtre, oui mais de ces prêtres guidés par le coeur. Un exemple parmi tant d'autres, en l'an IV de la République il avait acheté le presbytère de sa cure à Conteville, ( voir photo plus haut)il y vécut très simplement, avec peu de ressources, et lorsqu'un nouveau curé , Mr Dumanoir,arriva dans le village il le logea tout bonnement, de cette cohabitation naîtra une grande amitié. 

Une chose encore, en ce tout début 19eme siécle l'eau courante pour la toilette était fort rare, et afin que ses anciens paroissiens puissent avoir une hygiène correcte il avait mis à leur disposition une baignoire, baignoire  de cuivre qui existe toujours à Conteville et qui réapparaîtra probablement un jour.... François  Rever avait également un pressoir personnel pour le cidre, il s'empressa d'ouvrir l'utilisation de ce pressoir à tous, gratuitement bien sur.

Pomologue, il créa une pomme,  à laquelle on donna son nom, la pomme de Rever, qui est issue de la Rouget de Dol, pomme toujours à l'honneur en bretagne. La pomme de Rever ne produit bien que dans la région de Conteville, paraît il.....

Il fit également creuser un puits dans la commune pour faciliter la vie des habitants, et à sa mort il légua  ses biens à la commune. Lors de sa mort il ne refusa pas les sacrements mais refusa de les recevoir du prêtre , Guéroult, qui avait succédé à son ami le prêtre Dumanoir , il ne l'aimait pas,  ne partageant  pas sa vision sur la façon d'exercer son sacerdoce.

Une chose encore qui vous donnera une idée du personnage, alors qu'il avait généreusement acheté un lit à l'hôpital de Pont Audemer pour les plus pauvres de sa commune, il refusa que son nom soit mentionné sur le "carton" au pied du lit. Il tenait à ce que son geste reste anonyme, que dire de cela??

Je ne crois pas au paradis, je ne sais pas s'il y croyait, mais je souhaite qu'il soit aller là où il le désirait.

Bien, à vos pelles et vos pioches, et bonne chasse au trésor...................................

           

 Toujours à  propos d'Heuqueville et de son passé, voici quelques précisions sur la croix du cimetière de ce village.

Dans l'introduction du blog j'avais relaté la présence d'une très belle croix dans le cimetière, (première moitié du 19éme siècle) cette croix provoquait des interrogations, était 'elle hosannière où pas???  Cette belle croix porte à son faîte  plusieurs statues, entre autre celles de Saint Laurent et de Saint Germain; pour Saint Germain pas de problème, il est le patron de l'église, mais Saint Laurent et son grill??  Il y avait au tout début du treizième siécle une chapelle érigée par Roger III de Roncherolles,  dans son château,  et dédiée à Saint Laurent, peut être est ce pour cette raison ; les autres statues ne sont pas très lisibles, , mais voilà pour être hosanniére et honorée comme telle il  devait  y avoir un pupitre pour poser le livre des morts lors des cérémonies religieuses, là plus rien.... le doute s'installe et les avis divergent.....

En  cherchant ici où là, j'ai pu retrouver dans les écrits de l'Abbé Lucas, curé de Daubeuf au début du vingtième siècle  qu'il avait noté  accompagnant cette croix un pupitre en BOIS , d'ou sa fragilité et sa disparition aujourd'hui. Ce curé  officia au  Thuit, puis à Dampsmesnil et enfin à Daubeuf en 1909 .Il était né le 21 octobre 1862 à Saint Germain la Campagne, et fût ordonné en 1889. Grâce aux archives laissées par cet érudit on peut penser, vraisemblablement, que cette croix était vraiment hosannière, je dis presque car en matière d'histoire il faut toujours se montrer très prudent.

Ce malheureux homme connût une fin tragique,  il mourût accidentellement empalé sur les grilles de son église en 1933.

Cette croix porte dans sa partie haute un cadran solaire, fait rarissime;  Par mes soins elle figure maintenant  sur un site très complet qui regroupe toutes ces oeuvres d'art.  Le voici:  http://cfpphr.free.fr/croixhosannieres.htm  , et si le coeur vous en dit voici celui des cadrans solaires:  http://cfpphr.free.fr/cadrans.htm. 

                     

 

                                                        

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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