Le Château du THUIT en Normandie, "Premier terrain de chasse "de G.GUYNEMER et BRUNEL Isambart
- Le 01/07/2013
- Commentaires (0)
- Dans quelques personnalités de ma région
Georges GUYNEMER 24-12-1894 / 11 - 09 -1917 .
A quelques pas de ma maison se trouve le Château du Thuit, propriétée appartenant au 19éme siècle aux grands parents de cet illustre aviateur, qui a fait rêver tant de jeunes gens (et jeunes filles...) Je ne pouvais donc éviter de vous parler de lui, ce jeune homme qui sans la guerre de 14/18 serait probablement resté un "fils de famille" parmi d'autres.
Quelques mots sur le château du THUIT, c'est l'arrière grand père de Georges qui a fait construire ce château au milieu du 19éme siècle, Achille de son prénom,. Après une visite dans la région en 1841, il décide d'acheter la terre du THUIT, un héritier du précèdent locataire, le Chancelier de MAUPEOU, Charles de Maupéou, un temps maire du THUIT, avait fait raser l'ancien chateau, afin de ne rien laisser en héritage... Achille fait reconstruire en plus modeste le château et y fixe sa "lignée", lignée d'où sortira Geoges Guynemer. L'enfant né à Paris, comme tous les siens, sera baptisé le 27 octobre 1895 dans la petite église "biscornue et déglinguée du Thuit" - doc du 19éme..- .Parmi les signatures du registre paroissiale il y avait celle de Monsieur de NOUE, le curé était S ou J Sivay. Un émouvant vitrail dans la petite église du Thuit montre GUYNEMER en Saint Michel, terrassant le dragon ( la guerre) avec bien sur des ailes dans le dos... Faites une belle promenade dans cette direction, et allez lui rendre une petite visite.
Ce nouveau billet aura donc pour sujet Georges GUYNEMER , cet homme sans témérité inutile, courageux tout simplement, comme tant d'autres.
De toute évidence il a su se montrer digne de ses illustres ancêtres, car, par son aïeule BATHILDE D'ORLEANS , mère du Duc d'ENGHIEN il était descendant des Rois de France Louis XIII et Louis XIV. (Bathilde d'orléans a été un temps propriétaire du palais de l'Elysée)
Mais pour bien comprendre la relation avec le Château du Thuit, je commencerai par vous parler de ses grands parents.
Son arrière grand père, Achille né en 1772 était un "personnage" il s'était engagé très tôt dans l'armée de la République, fût secrétaire de Junot en Espagne, a servi sous les ordres du général Hugo, père de Victor,; prisonnier à Guadalajara il s'évada d'une manière très romantique, une jeune castillane lui fera passer une cordelette dans un pâté. Nul doute que cet Achille se serait également engagé très jeune en 1914. Georges avait de qui tenir!!
Son grand père, Auguste GUYNEMER était le fils d'un Officier d'Empire, sa grand mère, Anglaise, Louise Antonine LYON.
Auguste, homme d'affaire dans un premier temps, occupa ensuite le poste de Sous Préfet de SAVERNE en 1865, en 1870 il est nommé à LOUVIERS à sa satisfaction, car sa mère possédait au THUIT, tout à coté des ANDELYS, un château avec d'imposantes dépendances et un très beau parc. Monsieur A. GUYNEMER comptait ainsi profiter au mieux de cette propriété en résidence de campagne.
Sa femme avait aimé SAVERNE, mais n'apprécia pas la nomination en Normandie; lorsqu'elle parlait du château elle disait -"c'est le plus beau et le plus ennuyeux des châteaux........."-
Madame GUYNEMER aimait tenir un journal, occupation courante pour les femmes à cette époque, elle en commença un nouveau en arrivant dans cette demeure. En lisant ce journal on s'aperçoit qu'elle n'aimait pas la nouvelle affectation de son mari. La Normandie et les Normands lui déplaisaient, elle en parlait en termes très durs, jugez en:
- Le caractère des Normands ne me plaisait qu'à moitié, ce sont tous des gens intéressés, sans noblesse de sentiments, ne pensant qu'à l'argent, ne vivant que pour amasser. -en suivant ce lien :sedlouviers.pagesperso-orange.fr vous en apprendrez beaucoup sur l'état d'esprit des notables de cette époque, mais n'oubliez pas que nous étions en 1870, et que le Sous Préfet avait une mission politique: être l'agent électoral du gouvernement....
Le quotidien de Madame Auguste GUYNEMER , dans la Sous préfecture, qu'elle qualifiait de "vilain petit cottage anglais," de niche " (elle avait l'habitude de dire qu'elle avait le coeur serré en entrant dans cette "niche") était celui des notables de l'époque affectés dans les petites villes éloignées de PARIS, oeuvres sociales, soirées sans surprise, toujours ou bien souvent avec les mêmes personnes, pourtant dans son entourage il y avait un personnage heureusement plus fantaisiste, je vous en ai déjà parlé lors d'un billet sur l'inauguration des ponts de Saint Pierre du Vauvray et Andé en 1861, il s'agit de Monsieur Janvier de la Motte, Préfet à EVREUX qui lui aussi s'ennuyant ferme pimentait sa vie en faisant venir de PARIS lors de certaines soirées "entre hommes" quelques jolies femmes que l'on pourrait qualifier de légères... pour cela il envoyait une missive à un ami à PARIS en le priant de la sorte:
- "Envoyez moi immédiatement 2 ou 3 ou 4 langoustines bien fraîches"..... l'ami bien sur s'exécutait.. je ne sais pas pour vous, mais pour moi cela me rappelle quelque chose....
Comme vous le constatez la vie était bien tranquille, voire monotone, dans ce joli coin de Normandie, le couple eut trois enfants, dont PAUL, officier, très "agité, au point de se voir obligé de démissionner après plusieurs duels. Il se "range" enfin en épousant, comme c'était la mode à l'époque, la fille du Comte de Saint Quentin, député du Calvados, Julie Noémie de Saint Quentin. C'est par sa mére que G.GUYNEMER descendait des rois LOUIS XIII et LOUIS XIV). Deux enfants naîtront de cette union, une fille et Georges qui deviendra le célèbre et courageux aviateur, l'Ange de la Mort, Georges GUYNEMER , dont je vais vous parler enfin....
Etrange cette photo, n'est-ce pas? Mais je me plais à imaginer que c'est à cette mort justement qu'il a tenue en échec durant tant de combats qu'il adresse ce souriant pied de nez....
L'envie de vous parler de lui m'est venue en consultant un journal, -"Le Matin"- du 20 octobre 1917 dont le titre principal était:
la Patrie Reconnaissante, GUYNEMER au Panthéon. A l'unanimité la chambre a voté hier la proposition de Monsieur LASIES tendant à inscrire dans le Temple des Gloires Françaises le nom du héros de notre aviation.
Dans l'article étaient reproduites deux lettres écrites par des compagnons de G.GUYNEMER: L'une de RAYMOND de l'escadrille n°3 et l'autre du commandant BROCARD qui avaient été témoins du début de la carrière de G.GUYNEMER . Le commandant BROCARD disait entre autre, à propos de la plaque qui sera placée au Panthéon, " Tous nous y avons songé, frappés par cette idée que seule sa coupole avait assez d'envergure pour abriter de telles ailes"
Mais laissons le vivre encore un peu dans ce récit; Dés le début de la guerre il voulu faire ce qu'il considérait être un devoir, s'engager, il s'en ouvrit à son père, qui lui répondit "je t'envie !!", ils étaient comme ça les GUYNEMER.... Georges était de constitution fragile, 1m70 et 40kgs, de ce fait il essuya beaucoup de refus, l'infanterie, la cavalerie lui fermèrent les portes. Il persévéra et avec l'aide de son père qui usa de ses relations, notamment Mr Paul Tarascon, aviateur de métier et instructeur, il demandera à Monsieur B.THIERRY d'incorporer Georges dans l'école de pilotage de PAU. Mr THIERRY n'était pas très enthousiaste, mais n'osa pas, considérant la notoriété de la famille, refuser. Il le prit donc comme éléve mécanicien d'aviation en janvier 1915. Très vite Georges sut prouver qu'il pouvait piloter. Il obtint son brevet le 26 avril 1915 et fût incorporé dans l'escadrille MS3, qui deviendra la célèbre escadrille des cigognes.
Sa carrière de pilote faillit s'arrêter très vite, en effet deux jours aprés son incorporation il avait cassé deux avions. (l'armée française n'en comptait que 200 à cette date...........) "FOUTEZ MOI CE PETIT CON DEHORS" avait hurlé le capitaine ( à cette époque) BROCARD, chef de l'escadrille. Fort heureusement le pilote VEDRINES célèbre pour avoir gagné le Paris Madrid, et avoir battu un record de vitesse (167Km/h)prit sa défense. En effet il avait très vite compris que sous la nervosité des atterrissages il y avait les qualités d'un très grand pilote, un "Tueur" qualificatif honorable en ces temps de guerre....et Védrines on l'écoutait.
BROCARD céda et le garda, il s'en félicita jusqu'à la fin..
Puisque je vous ai montré ces élégants insignes qui ornaient le fuselage des avions de cette escadrille je vais vous en donner l'origine:
Cet insigne a été choisi par l'Aspirant BROCARD dés SAINT CYR afin dévoquer idéalement l'Alsace à libérer.
La représentation "ailes basses" a été proposée par un ancien décorateur d'opéra-comique, affecté à la section du camouflage d'Amiens, le pochoir a été réalisé par l'adjudant Charles Borzecki, afin de les peindre sur les avions de l'escadrille .
Une précision avant de continuer sur G GUYNEMER, avant 1914 dans l'esprit des militaires il y avait peu d'avenir pour l'aviation, tout au plus pour les renseignements, et c'est ainsi que grâce à la reconnaissance aérienne et des renseignements obtenus que JOFFRE et GALIENI engageront l'offensive de la Marne.
Donc, et enfin, voilà Georges GUYNEMER devenu pilote le 26 avril 1915, il abattra son premier avion le 19 juillet de la même année........Il pilotait le Morane Saulnier du sergent Charles Bonnard; en raison de cette victoire obtenue avec cet appareil tous ses avions s'appeleront Vieux Charles et peints en jaune, il volera également sur Nieuport 17, puis Spad, le meilleur avion français à cette époque.
La photo ci dessus représente le Spad de Guynemer, 19 victoires avec cet appareil, qui aprés la guerre 14/18 , sera exposé aux Invalides, et est maintenant dans le trés beau Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget, allez voir ce Musée c'est un régal...
Mais une fois encore revenons à Georges Guynemer, aprés la première victoire de juillet 1915 d'autres suivront, 3 avions abattus en décembre 1915, ce qui lui vaudra d'être promu au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur, la distinction lui sera remise le 24 décembre 1915, jour de son anniversaire.
D'autres combats l'attendaient, et d'autres distinctions également, doucement dans cette tourmente nous arrivons au 6 Février 1916, date à laquelle il sera consacré AS, un honneur considérable dû à ses victoires sur l'ennemi. ( Contrairement à ce qui a été dit, notamment dans le Journal Le Miroir, GUYNEMER n'a jamais été consacré AS des AS) Cette consécration lui vaudra une grande popularité, Dans sa lettre à l'Assemblée Nationale, en octobre 1917, le commandant BROCARD relevait que beaucoup d'enfants de France écrivaient à G. GUYNEMER.. Dans une époque où il n'y avait pas facebook , et qu'il fallait se pencher sur une page avec un crayon, c'est assez remarquable!
LE 13 mars 1916 il partricipe à la bataille de VERDUN durant laquelle il sera etteint de deux balles. Ses blessures nécessiteront une convalscence de six semaines qu'il passera à Paris.( C'est à cette époque probablement que G.G aura une liaison avec Yvonne Printemps) Ce séjour dans la capitale le fera connaitre encore davantage du grand public. Il repartira au combat,et vous l'avez compris il continuera de voler de victoire en victoire avec un courage incroyable, à une question concernant le peu de fois où il avait été atteint, il répondit:
" Je ne reçois jamais de balles, je ne leur laisse pas le temps de tirer!".
En mai il rejoindra son escadrille basée à AMIENS. La bataille de la Somme se préparait dans un horizon bien sombre; GUYNEMER mènera les combats avec un Nieuport 17, il excellait dans la voltige additionnant ainsi les victoires, les 24 et 25 éme seront effectives en décembre 1916.
Après le Nieuport il volera sur Spad jusqu'à sa 53 eme victoire.
A la fin janvier 1917 son escadrille "les cigognes" est basée en Lorraine. En février 1917 il avait été nommé capitaine, et en mars il accroche à son tableau de chasse sa 35éme victoire homologuée (pour être homologuée l'avion ennemi abattu doit tomber dans les lignes alliées) autant dire que G.Guynemer avait abattu beaucoup plus d'avions...
Georges Guynemer, en plus de son courage savait être également un Chevalier du Ciel et se montrer généreux, en effet durant un combat, la mitrailleuse de son adversaire s'étant enrayée il le laissa partir, l'aviateur ainsi épargné se nommait Ernest Udet.
L'armée fière de son héros veut l'épargner quelques temps, elle lui accorde des permissions afin qu'il se repose un peu. GUYNEMER qui voulait se consacrer à l'élaboration d'un" avion canon" acceptera . Cet avion n'aura pas le succès escompté, trop lourd à manoeuvrer, et surtout l'important recul au moment du tir le rendait dangereux.
La premiére photo nous montre, dans le journal en date du5 mai 1917, Guynemer discutant avec un aviateur allemand dont il vient de descendre l'appareil, regardez la tension qui s'en dégage, et songez que ce tout jeune homme n'avait pas 23 ans, et qu'a peine 3ans auparavant il ne songeait qu'aux distractions d'un jeune de son âge....
La seconde , première page du Miroir du 22 juillet 1917 , montre le Général Franchet d'Espérey inspectant les impacts de balles sur l'avion de GUYNEMER. Cette photo a probablement été prise lors de la remise de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur par le général à l'aviateur.
La troisième beaucoup plus triste est presque certainement la derniére photo de GUYNEMER, elle date du 9 setembre 1917.......
GUYNEMER une nouvelle fois repartira au combat, le 8 avril 1917 il participera à l'offensive du Chemin des Dames, de triste mémoire, il en était à sa 53 éme victoire homologuée (le 20 août 1917). A ce stade GUYNEMER très marqué par la disparition de ses amis au combat souhaitera une permission auprès de son chef d'escadrille, le commandant BROCARD. Le prix à payer pour l'obtenir était d'abattre un nouvel avion ennemi, c'était la règle; il s'envolera donc de SAINT POL SUR MER prés de DUNKERQUE , il faisait partie d'un groupe de trois, avec la ferme intention d'abattre un ennemi. Hélas 8 Fokkers surgissent du ciel très bouché, GUYNEMER se bat, virevolte comme à son habitude, bientôt il disparaitra de la vue de ses compagnons, on ne le reverra jamais. ......
Il est acquis aujourd'hui que son avion fût abattu au N.E d'Ypres, à Poelkapelle, entre les lignes, par un soldat allemand, peut être du nom de KUrt WISSERMAN, ((ce dernier sera à son tour abattu 17 jours plus tard.)
Le Vieux Charles tomba entre les lignes, un sergent allemand du 413R, capturé peu après affirmera avoir vu le corps de l'aviateur dans les débris de son avion, mais les tirs de barrages britanniques pulvérisèrent tout ce qu'il y avait dans cet espace. Le corps de GUYNEMER disparut à tout jamais mêlé à cette terre des Flandres qu'il défendit avec tant de courage.
Je vous l'ai dit, sa devise était "faire face"on peu sans erreur imaginer qu'il l'ait appliquée jusqu'à la fin, car le soldat allemand qui approcha son corps à constaté qu'il avait , entre autre, une balle en pleine tête , Faire Face vous disais-je................Avant que ne soit détruit le corps de G.GUYNEMER, ses papiers ont pu être prélevés sur sa dépouille , et il est dit qu'en 1923 le soldat allemand les envoya à sa mère, Madame Paul GUYNEMER.
Sa devise Faire Face est affichée au fronton de l'école d'aviation de Salon de Provence, et de plus chaque 11 septembre l'Armée de l'Air commémore la mémoire de ce jeune aviateur qui n'avait pas voulu rester passif devant son pays envahi.
Il est nulle part, où bien partout, un peu comme ces dieux de légendes grecs, sa mort même nourrira sa légende. Peut être a t'il rejoint la constellation de son signe astrale, le Capricorne, et qu'il nous regarde, est il satisfait de son sacrifice, mystére.
Les guerres ont peu de vertu, mais elles ont au moins celle de révéler le courage qui sommeille dans certains hommes qui sans elles seraient restés inconnus, GUYNEMER était de ceux là.
Bien d'autres choses pourraient être dites sur cet homme courageux, mais le but de ce billet, toujours le même, est de vous inciter à aller voir plus loin, ou mieux pour cette fois, plus haut.
Voilà ce billet se termine, à moins de "trouvailles" imprévues, toutefois avant d'écrire le mot "Fin "j'aimerais vous faire partager le réel plaisir que j'ai ressenti par un bel aprés midi de juillet à me promener dans le parc du château du Thuit, sous la frondaison des vénérales tilleuls, chargés de souvenirs d'une autre famille illustre, les Maupéou. Durant cette promenade je n'ai pu éviter de penser à ce petit Georges, gambadant sous les grands tilleuls qui embaumaient, pour ma part je ne pourrai plus jamais sentir l'odeur d'un tilleul sans penser à cet aviateur courageux......
A la fin de mon billet je vous avais promis que, si je faisais des "trouvailles" je vous en ferais profiter, quelques unes sont à venir, patience.... vous trouverez d'autres lettres de G;Guynemer en cliquant dans le menu sur -lettres de G. Guynemer-. Vous verrez elles sont trés explicites et mérit ent d être lues....
En relisant des documents concernant la vie du Général De Gaulle j'ai relevé les quelques lignes ci dessous, une rencontre très inattendue entre ces deux hommes, que l'on peut qualifier de grands, chacun dans son domaine, mais toujours pour honorer leur pays la France :
En 1909, Charles de Gaulle, de retour à Paris, entre au collège Stanislas, où son père est maintenant préfet des études et où il prépare Saint Cyr.
Le 28 Janvier 1909, pour sa dernière Saint-Charlemagne de collégien, dans la salle pavoisée où les meilleurs élèves de toutes les classes se trouvaient conviés au traditionnel banquet, il n'était encore que" le fils du préfet des études" , un grand garçon dégingandé, un peu insolite, et de ,par là même faisant figure de hobereau. Inabordable? Non.Au sortir de la table, un jeune, un bluet, avait osé venir à lui:
-Moi aussi, je pense devenir officier... Et il avait tendu sa main tachée d'encre. Une flamme animait ses yeux clairs trop ouverts dans un visage trop menu. De Gaulle prit la petite main... -
-Que veux tu de moi?
-Etre amis....... Et bien, tu es mon ami.
Déjà le garçonnet se sauvait en rougissant... Il avait reçu l'investiture d'un grand -du plus grand- et il allait le faire savoir à ses camarades.
-Comment t'appelles-tu? cria De Gaulle.
-GUYNEMER! Georges Guynemer!......
Le nom retentit longtemps dans les couloirs sonores de Stanislas. L'enfant avait disparu derrière une colonne.... De Gaulle se souvint toujours de ce visage fugitif, de cette voix chantante sous les voûtes du collège, de cette flamme dans les yeux presque de fille......
Belle rencontre................
- Deux autres documents concernant cet illustre aviateur:
lles explications de la présence de ce courrier sont dans Guynemer2